CycleHope
Construction d’une « maison nomade » avec "Les hameaux légers" au hameau des Buis
Dernière mise à jour : 11 sept. 2019
Notre voyage nous a mené le 27 mars 2019 jusqu’au Hameau des Buis, un écovillage situé en Ardèche, créé à l’initiative de Sophie Rabhi en 2001. L’idée initiale du projet était de créer un village intergénérationnel associant une école démocratique à des habitats individuels et partagés pour seniors. Très vite, la beauté du village, le calme de l’Ardèche et le caractère alternatif du lieu l’a rendu populaire et ce sont à présent majoritairement des familles et des jeunes qui y habitent.
L’envergure du projet de construction (plus de 1500 bénévoles encadrés par 12 experts ont participé au chantier participatif) et les personnalités connues associées au projet telles que Pierre Rabhi ou Pablo Servigne ont donné lieu à de nombreux documents écris et vidéos retraçant les différentes étapes du projet :
C’est en tant qu’invités de Xavier et Sevak, deux jeunes habitants du hameau à la tête de l’association « Hameaux Légers », que nous avons pu passé une semaine sur place. Après avoir découvert notre projet CycleHope sur facebook, ces deux associés nous ont convié à participer à la construction d’une « maison nomade », un habitat léger qui sert de bureau à l’association. Dipômés de grandes écoles de commerce, ces deux jeunes dynamiques et engagés se sont associés pour reprendre l'association initialement créée en 2016 par deux architectes navals. L'association a récemment vu son premier "hameaux léger" Rocles en Ardèche avec toutes les autorisations légales nécessaires pour installer des habitations démontables à usage permanent sur site.
Partis du constat qu'habiter dans un écolieu est aujourd'hui difficilement accessible aux revenus les plus bas, et que les écolieux sont relativement peu connectés les uns des autres, l’association s'est donnée pour objectif de créer, faciliter et développer un réseau d'écohameaux constitué d'habitats légers, écologiques, démontables et transportables à bas prix (environ 13 000€ pour 35 m²).
Ainsi la terre redevient un bien commun, seul le bâti reste de l'ordre de la propriété individuelle ! Quel plaisir cela doit être de pouvoir changer de lieu ou de paysage en fonction des saisons et de déménager sans faire de cartons !
Grâce à 8 personnes à temps plein, près de 400 membres, une communauté de spécialistes et des partenariats avec les communes rurales des alentours qui souhaitent dynamiser leur ville en proposant de mettre a disposition des terrains, Hameaux légers espère multiplier le nombre d'écovillages de ce type ces prochaines années. Du chemin reste cependant à faire, l'habitat léger a une reconnaissance légale de droit depuis 2014 avec la loi ALUR, mais pas de fait car aucun Plan Local d'Urbanisme (PLU) ne les intègrent concrètement, ce qui laisse entre 10 000 et 50 000 personnes dans l'illégalité en France.
La maison que nous avons monté a été développée par Yves Desarzens le fondateur de “Maisons nomades“ (site: https://www.maisonsnomades.net/) un constructeur autodidacte qui a conçu ce type d’habitat pour l’autoconstruction, dont les plans disponibles en open-source sur son site.
Le montage de la maison est très rapide : Nous avons terminé ce bureau de 35 m² en une semaine à 7-8 bénévoles en moyenne, à raison de 5 h/j sur le chantier !
La maison nomade n’est pas le seul type d’habitat léger qui existe : la yourte, la roulotte et la Tiny House en font aussi partie, chacune avec ses avantages et inconvénients en terme de mobilité, de confort et de coût.
Ils ont cependant des points communs non négligeables : démontables car assemblés et non scellés, transportables car bâtis sur des fondations légères (de type pieux vissés ou semelle mobile) ils ne nécessitent pas de terrassement, ne laisse donc pas d'empreinte durable sur le site et nuisent donc moins à la microbiologie du sol et à leur environnement. Leur moindre consommation de ressources comparé aux constructions en dur les rendent plus écologiques, la mobilité et l'accessibilité financière qu’ils prodiguent nous rend plus résilients et libres face au changement climatique et au système bancaire.
Clarence de CycleHope